Romuald Hazoumè et Gildas Bi Kakou invitent à décoloniser sa pensée au musée d’histoire de Nantes

 
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Romuald Hazoumè et Gildas Bi Kakou invitent à décoloniser sa pensée au musée d’histoire de Nantes
 
Osa Nla, Romuald Hazoumè, Expression(s) Décoloniale(s) #2, musée d'histoire de Nantes, © David Gallard / LVAN
 
 
Inaugurée lors de la réouverture du Château des ducs de Bretagne le 19 mai, Expression(s) décoloniale(s) #2 propose un autre regard sur les collections du musée d’histoire de Nantes en les faisant dialoguer avec les œuvres de l’artiste contemporain béninois Romuald Hazoumè et les textes de l’historien ivoirien Gildas Bi Kakou. À découvrir jusqu’au 14 novembre 2021 pour décoloniser sa pensée, son regard et son imaginaire.
 
Le musée d’histoire de Nantes, qui a également la gestion du Mémorial de l’abolition de l’esclavage, initie depuis plusieurs années une démarche visant à redéfinir sa posture dans le champ de l’engagement sociétal et politique. 2021 sera donc une année de démonstration de ses valeurs par la mise en œuvre de la saison #2 d’Expression(s) décoloniale(s) et de l’exposition L’abîme dont l’approche se veut être à la fois un bilan des trente dernières années sur le sujet de la traite atlantique et de l’esclavage colonial à partir du territoire nantais ainsi que la mise en avant de nouveaux sujets de recherche.
 
En 2018, la première édition d’Expression(s) décoloniale(s) invitait à découvrir les objets d’ethnographie issues des institutions coloniales nantaises et à aborder l’ensemble du parcours, dans une approche liée au « regard porté sur l’Autre ». Il était question de mettre en exergue « ce que ne disent pas à haute voix les collections lorsqu’elles évoquent l’Autre… mais qu’elles murmurent tout de même ».
 
En 2021, la seconde édition propose aux visiteurs de confronter des approches historiques actuelles sur la Traite atlantique, et de faire dialoguer des regards européens et africains sur cette histoire commune. La question de l’ancrage territorial dans le regard et le mode d’approche d’une même histoire est ici centrale.
La manifestation propose aux visiteurs de remettre en question leur point de vue, en découvrant d’autres discours historiques et sensibles autour de la question de la Traite atlantique et de l’esclavage, et de se laisser surprendre, grâce aux œuvres de Romuald Hazoumè, dans un dialogue ininterrompu entre passé et présent.
 
Romuald Hazoumè est l’invité exceptionnel de cette nouvelle édition. Sollicité par le musée, il a accepté de mettre en place un parcours ponctué par ses œuvres dans la cour du château et dans plusieurs salles du musée permanent. Une vingtaine de pièces, dont certaines réalisées spécialement pour le musée d’histoire, viennent ainsi côtoyer les objets de collection. Romuald Hazoumè est un artiste béninois qui se définit comme un « aré », un artiste itinérant, qui porte avec lui la tradition artistique de sa communauté et l’inscrit dans la modernité par les relations qu’il entretient avec ses contemporains et l’actualité des sujets qui l’inspirent.
 
Ses œuvres témoignent de sa culture Yoruba, du vodoun et aussi du Fa, un ensemble de savoirs reposant sur la tradition orale qui donne naissance à un art divinatoire élaboré et ancestral. Inscrites à la fois dans un temps long et en relation directe avec l’actualité, elles évoquent les tensions, les contradictions et les aberrations de notre monde, où l’homme semble se considérer lui-même comme un objet d’usage. Ainsi, les bidons que Romuald Hazoumè utilise nous renvoient l’image d’un esclave moderne, que l’on use, que l’on déforme, que l’on jette. Ainsi, les tongs de ceux qui sont partis, ramassées sur les plages, nous donnent à voir ce qui reste de ceux qui, ayant pris la mer sans retour possible, sont devenus, à nos yeux, morts ou vivants, indésirables et invisibles. Témoin d’une population qui vit et survit sans jamais renoncer, d’un monde où les migrations font écho à l’esclavage qu’il soit ancien ou moderne, d’une culture qui « passe » même si ceux qui en portent les traces n’en sont pas conscients, Romuald Hazoumè travaille à réinitialiser cette conscience et à rendre visible ce que nous refoulons.
 
Dans le cadre d’Expression(s) décoloniale(s) #2, en complément de l’approche du musée sur ses objets, on peut aussi découvrir celle de l’historien ivoirien, Gildas Bi Kakou. Il a consacré sa thèse de doctorat à la Traite négrière ivoirienne au 18e siècle et s’attache aujourd’hui à l’étude des traces historiques, sociologiques et mémorielles de ce commerce en Côte d’Ivoire. En complément aux objets du musée, on découvre l’importance des sources orales africaines, dites « traditionnistes », dans l’étude actuelle de l’histoire de la Traite atlantique. En effet, ces sources, jusqu’alors peu connues et peu utilisées, permettent de mieux comprendre ce que la Traite atlantique eut comme emprise et conséquences à l’échelle du continent africain. Une occasion rare de bénéficier des conclusions de récents travaux universitaires sur cette question.
 
 
 
Le voyage à Nantes / Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes
 
 
 
Plus d’informations : https://www.chateaunantes.fr
 
 
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